Investir dans la santé de la Mère, de l’Enfant et de l’Adolescent (ISMEA)

Depuis plusieurs années, le gouvernement du Sénégal a placé la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent au cœur de ses priorités en matière de santé. La mise en œuvre de différents plans, tels que le Plan stratégique intégré SRMNIA, le dossier d’investissement pour l’amélioration de la Santé Maternelle et Infantile (SMI) et le Plan d’urgence de la santé de la mère et du nouveau-né, ont contribué dans une large mesure à la réduction de la mortalité maternelle et infantile. 

Ainsi, le ratio de mortalité maternelle est passé de 315 pour 100 000 nouveau-nés en 2015 à 236 pour 100 000 en 2017, pendant que le taux de mortalité néonatal a également connu une baisse entre 1997 et 2017, passant respectivement de 37% à 28%. Afin de consolider cette tendance à la baisse, les efforts doivent être poursuivis, et c’est dans ce contexte que le projet « Investir dans la Santé de la Mère, de l’Enfant et de l’Adolescent » (ISMEA) a vu le jour.

Dans la plupart des pays africains, les décès maternels, néonataux et infantiles surviennent à domicile car ils sont souvent dus à des retards dans l’obtention des soins nécessaires. Les bébés sont tout particulièrement vulnérables à ces retards dans la prestation de soins.

Les possibilités de renforcer les soins dans le ménage risquent d’échouer si les familles ne sont ni informées ni en mesure de traduire dans les faits des choix sains ou si les conditions socioéconomiques dans lesquelles elles vivent freinent la réalisation de ces choix.

Le manque de communication et de faibles liens d’orientation/recours entre la communauté et la formation sanitaire viennent encore limiter l’enveloppe de soins prodigués à ceux qui en ont le plus besoin. Une continuité efficace des soins renforce les maillons entre le domicile, l’établissement de premier niveau ainsi que l’hôpital, vérifiant la disponibilité de soins adéquats à chaque site de santé.

Conscient de cela, le Sénégal à travers le Plan National de Développement Sanitaire et Social (PNDSS 2019-2028) consacre une rupture dans l’approche d’aborder le développement sanitaire. Plus que par le passé, la priorité est accordée à la répartition équitable de l’offre de services et à la génération de la demande en santé afin de mieux prendre en charge les déterminants de la santé pour réduire les inégalités. Le renforcement de la promotion de la santé constitue le deuxième point des orientations stratégiques du PNDSS 2019-2028.

La communication pour le changement social et de comportement est au cœur de toute la politique et les stratégies de santé du Sénégal.

Dans le même sillage, le projet Investir dans la Santé de la Mère de l’Enfant et de l’Adolescent se propose d’atténuer les problématiques de SRMNIA-N à travers la promotion de l’utilisation accrue de services de qualité à travers ses trois composantes :

  • Améliorer la disponibilité de services SRMNIA et nutrition de qualité
  • Promouvoir la santé des adolescents et l’autonomisation des femmes
  • Soutenir les réformes visant à renforcer la gouvernance, l’équité et la durabilité du financement dans le secteur de la santé

Ces 3 composantes promeuvent l’amélioration des compétences des agents de santé, le renforcement des supports du système de santé et  l’amélioration des pratiques familiales et communautaires.

Cette combinaison de soins efficaces dans les établissements de santé, de comportements sains à domicile et de consultation rapide des services de santé en cas de maladie est celle qui devrait avoir le plus d’impact sur la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent.

Pour ce faire, elle doit être supportée et soutenue par un plan de communication intégré pour le changement social et de comportements.

ISMEA cible six régions du Sénégal

Le projet couvre les régions de Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor, qui ont en commun des résultats de santé faibles et un taux de pauvreté élevé.

Plus de deux millions de bénéficiaires annuels

Ce plan de communication, élaboré par Askaan, permettra ainsi de renforcer la demande en services SRMNIA-N et de promouvoir l’adoption au niveau individuel, familial et communautaire de comportements favorables à la santé du nouveau-né, de l’enfant, de la mère et de l’adolescent et l’utilisation accrue des services de SRMNIA-N.

Les principaux bénéficiaires du projet sont les femmes, les adolescents et les enfants grâce à un accès accru à des services de santé de qualité. Le projet entend également contribuer à l’enrôlement des plus pauvres et vulnérables au travers d’une mutuelle de la santé dans le cadre de la couverture Maladie Universelle. Dans les six régions cibles, cela représente un total annuel de 2,3 millions de bénéficiaires.

Plan de communication ISMEA en six étapes

De façon spécifique, il s’agira de :

  • Procéder à une analyse complète de la situation de la communication sur la SRMNIA-N ;
  • Élaborer un plan de communication stratégique intégrant toutes les composantes de la SRMNIA-N, prenant en charge les problématiques tant au niveau central que communautaire ;
  • Décliner le plan stratégique de communication en un plan opérationnel avec une attribution claire des rôles et responsabilités de chaque acteur ;
  • Concevoir les outils et supports de communication et assurer leur dissémination en relation avec le SNEIPS et la DSME ;
  • Assurer le suivi de la mise en œuvre du Plan d’action ;
  • Élaborer et soumettre à validation au SNEIPS et à la DSME le système de suivi et d’évaluation du plan de communication, basé notamment sur le niveau d’efficacité des supports de communication proposés ainsi que sur les barrières ou points de résistance à l’adoption du comportement souhaité.

Une démarche participative, inclusive et interactive

La SRMNIA-N englobe plusieurs composantes telles que la Santé maternelle, la santé néonatale et infantile, la santé reproductive des adolescentes, les pratiques familiales essentielles, la nutrition qui en elles-mêmes comportent des sous composantes. Il est donc crucial que le plan de communication soit intégré et adresse toutes ces composantes.

La communication sur la SRMNIA-N et le projet ISMEA font intervenir divers acteurs tant au niveau central que périphérique et il demeure crucial que tous ces acteurs soient impliqués à toutes les étapes du processus d’’élaboration et de suivi du plan de communication afin d’en favoriser l’appropriation.

Financé par la Banque Mondiale et mis en œuvre par l’État du Sénégal, le projet ISMEA est prévu pour une durée de 5 ans