Située au sud-est du Niger, à la frontière avec le Nigeria et le Tchad, la région de Diffa est confrontée à de nombreux défis sanitaires, notamment en matière de vaccination systématique des enfants. L’insécurité croissante, alimentée par la présence de groupes armés, entrave l’établissement d’un système de santé efficace et résilient. Dans ce contexte, la cartographie des zones d’insécurité apparaît comme un outil clé pour améliorer la couverture vaccinale infantile.
L’approche consiste à identifier les zones où l’accès aux soins est limité ou inexistant en raison de l’insécurité. Cette cartographie repose sur :
📌 Des données terrain : enquêtes auprès des structures de santé et rapports des autorités gouvernementales.
📌 Une analyse des risques : identification des zones à forte insécurité pour adapter les stratégies d’intervention.
📌 Une planification ciblée : mise en place de cliniques mobiles et de centres de santé temporaires pour garantir l’accès aux services de vaccination.
En impliquant activement les communautés locales dans le processus, cette démarche favorise une meilleure compréhension des enjeux sanitaires et renforce la confiance dans les services de santé.
L’impact de l’insécurité sur le système de santé
Depuis 2015, la situation sécuritaire de Diffa a entraîné d’importants déplacements de population internes et externes.
🔴 Quatre districts particulièrement touchés : Bosso, Diffa, Mainé Soroa et N’Guigmi.
🔴 Réduction de l’accès aux soins primaires, aggravée par des attaques et des menaces.
🔴 Persistances des maladies évitables : des cas de polio dérivée du vaccin (cVDPV) continuent d’être signalés, reflétant une couverture vaccinale insuffisante.
🔴 Épidémies de rougeole : en décembre 2022, trois des six districts de la région avaient atteint le seuil épidémique.
L’impact sur la mortalité infantile reste préoccupant, soulignant l’urgence de renforcer les stratégies de vaccination.
Des populations déplacées vulnérables
Selon la Direction de l’État Civil et des Réfugiés (DREC, MAH/GC), la région de Diffa comptait en 2021 près de 270 000 personnes déplacées.
📌 Réfugiés nigérians : 47 % (127 233 personnes).
📌 Personnes déplacées internes (PDI) : 39 % (104 588 personnes).
📌 Répartition dans les zones à risque : Diffa, Bosso, Mainé Soroa et N’Guigmi.
Dans ce contexte de mobilité élevée et d’accès limité aux soins, les efforts des services de santé régionaux, en collaboration avec les forces de défense et les partenaires techniques et financiers, sont cruciaux pour atteindre l’ensemble des populations cibles.
La cartographie : un outil stratégique pour innover
L’identification des villages situés en zone d’insécurité permet :
✔️ D’optimiser la planification des interventions de santé.
✔️ D’adapter les stratégies aux contraintes locales.
✔️ De proposer des solutions innovantes pour améliorer la vaccination des enfants vulnérables.
🎯 Objectif : réduire le nombre d’enfants non vaccinés et sans dose initiale de vaccin (zéro dose).
Des questionnaires ciblés ont été utilisés pour recueillir des données sur :
📍 Le nombre de villages en zone d’insécurité.
📍 La population et les cibles du PEV (Programme Élargi de Vaccination).
📍 L’accessibilité des services de santé.
📍 Les stratégies existantes pour atteindre ces enfants.
Les résultats ont révélé que 95 % des réfugiés et PDI étaient concentrés dans quatre districts.
Principaux résultats de la cartographie
🔻 Baisse significative du nombre d’enfants vaccinés entre 2017 et 2018, suivie d’une stabilisation.
🔺 Augmentation de 25 points du taux de couverture en 2018, avant une légère diminution en 2019-2021.
📊 Nombre d’enfants vaccinés par district
📉 Diffa et Bosso : premières zones affectées par l’insécurité, enregistrant une baisse marquée entre 2017 et 2018.
📈 Goudoumaria et N’Gourti : situés hors des zones à risque, ont connu une augmentation continue du nombre d’enfants vaccinés.
📊 Situation des villages en zone d’insécurité
⚠️ 38 % de la population de Diffa vit en zone d’insécurité.
⚠️ 306 villages concernés dans les quatre districts les plus affectés.
⚠️ 60 % des habitants de Diffa et Bosso se trouvent dans des zones dangereuses, compliquant l’accès aux soins.
📊 Accessibilité des villages
⛔ 109 villages sur 306 sont inaccessibles, en raison des risques d’enlèvements et d’attaques.
Des interventions adaptées aux réalités locales
Pour contourner ces défis, plusieurs stratégies ont été mises en place :
✔️ Des équipes mobiles de vaccination : des professionnels de santé se déplacent dans les zones difficiles d’accès.
✔️ Des points de vaccination fixes : installés dans les centres de santé, écoles et camps de réfugiés.
✔️ Des campagnes de vaccination de masse : organisées avec des partenaires comme l’UNICEF et l’OMS.
💬 Sensibilisation communautaire
🎯 Renforcer la confiance des populations en impliquant les leaders d’opinion et les relais communautaires.
Les défis à relever pour améliorer la couverture vaccinale
⚠️ Clôtures temporaires des centres de santé en raison des conflits armés.
⚠️ Déplacements massifs de populations, rendant difficile le suivi vaccinal des enfants.
⚠️ Approches classiques de vaccination inefficaces face à la réalité des populations déplacées.
⚠️ Plus de 100 villages toujours inaccessibles aux équipes de santé.
Quelles solutions pour renforcer la vaccination ?
🚀 Mise en place d’un cadre de coordination entre les partenaires pour harmoniser les stratégies.
👩⚕️ Recrutement local de professionnels de santé issus des communautés pour assurer la continuité des services.
🔰 Formation d’équipes mixtes (forces de défense & soignants) pour sécuriser les campagnes de vaccination.
🛍️ Organisation de séances de vaccination hebdomadaires lors des grands marchés locaux, avec l’implication des leaders communautaires.
Conclusion
Les autorités sanitaires du Niger ont déployé plusieurs stratégies pour assurer la vaccination en zone d’insécurité dans la région de Diffa.
💉 Équipes mobiles, points de vaccination fixes, campagnes de masse sont autant de solutions mises en œuvre.
🚨 Toutefois, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour surmonter les défis sécuritaires, renforcer la sensibilisation et garantir un financement durable.
🤝 L’engagement des acteurs locaux et internationaux reste clé pour garantir à chaque enfant de Diffa l’accès aux vaccins essentiels.
